mardi 31 décembre 2013

LA MAISON D'HELENE & JEFF - UN MYTHE ou UNE REALITE ?

Deux dates importantes :
1492 : la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb...
2014 : la découverte (enfin on l'espère...), après sa restructuration interne,  de la ferme de Mazères...
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C'est dans cette maison que vivent Hélène, Jeff, Lucie et Héloïse.
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En attendant cet heureux jour, on peut rêver en regardant ces quelques photos...
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(architecte Hugues Tournier)
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dimanche 29 décembre 2013

D'ACIER (2010) - Silvia AVALLONE - Italie

Bien loin de la belle et douce campagne et des villes d'art de la Toscane...
Piombino,
 sur la côte ouest, est une petite cité industrielle où la vie est rythmée par l'usine sidérurgique.
Silvia Avallone
 qui y a vécu nous donne un tableau saisissant de la vie de familles ouvrières au début de ce siècle...
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Pas évident de vivre dans la via Stalingrado, "c'était une désolation."...
"ça veut dire quoi, grandir dans un ensemble de quatre barres d'immeubles d'où tombent des morceaux de balcon et d'amiante, dans une cour où les enfants jouent à côté des jeunes qui dealent et des vieilles qui puent ?
 Quel genre d'idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de ne pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde, de ne pas feuilleter les journaux, de ne pas lire de livres, où la question ne se pose même pas ?"
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Pourtant en face il y a l'île d'Elbe...
L'île d'Elbe, un lieu qui semble presque un rêve inaccessible pour les gens de la via Stalingrado...
Parmi eux Anna et Francesca, deux magnifiques adolescentes qui sont un peu comme des souveraines : on les admire, on les envie, on les déteste aussi...
Liées par une amitié qui semble indestructible, elles se raccrochent l'une à l'autre, ne se quittent pas, rêvent de s'évader de ce quartier désolé...
"Anna y était née, mais elle voyait bien que les papiers gras, les mégots et quelquefois les seringues par terre, ça n'était pas bon signe...Q'un homme qui s'injecte une dose d'héroïne dans le bras ou le cou, devant les enfants, ça n'est pas joli comme spectacle. Mais cracher sur tout ça, c'était comme se cracher dessus..."
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Autour d'elles gravite toute une galerie de personnages tous soumis à une dure réalité sociale : parents, copains, amis...
Ainsi le frère d'Anna, Alessio, qui va avoir une fin tragique...
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"Une sensation monumentale de dégoût le fit se diriger vers la sortie. Il aurait voulu les dénoncer, tous ces fils de pute qui faisaient du trafic de mineures d'Europe de l'Est. Mais il n'étais pas un héros, juste un pauvre con qui avait trop bu et envie de dégueuler, et dehors il s'effondra sur le trottoir."
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Un beau livre écrit dans un style simple, direct : un roman noir, très dur, désespérant, éprouvant...
mais qui s'achève par une note d'espoir...

"...Elles partaient. Elles iraient nager à l'île d'Elbe. Comme les Allemands, comme les touristes de Milan ou de Florence. À l'Elbe aussi il devait y avoir une place avec une église, un campanile et tout le reste.
Elles souriaient, ne parlaient pas...
Elles étaient parfaitement accordées l'une à l'autre."

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Silvia Avallone
née en Italie le 11 avril 1984
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Romancière et Poétesse
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Etudes de lettres et de philosophie
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Outre "D'Acier" elle a publié :
un recueil de poésie en 2007
et
un roman "Le Lynx" en 2011
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 D'Acier a été adapté au cinéma par Stefano Mordini.
Le film (non vu) présenté à Venise en 2012 est sorti en France en juillet 2013...

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vendredi 27 décembre 2013

SUZANNE - Katell QUILLEVERE (réalisation - scénario avec Mariette Désert) - France - au Pathé Beaugrenelle

4,5 / 5
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Un film parfaitement réussi qui est à la fois :
le Portrait déchirant d'une jeune femme obstinée (mais aussi fragile) qui tombe éperdument amoureuse d'un délinquant...
et
la Chronique de la vie d'une famille sur plus de vingt ans : le père est routier, la soeur est ouvrière, la mère est morte...
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Un réalisation dépouillée...
Une interprétation impeccable...
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Remarquable composition de Sara Forestier dans le rôle de Suzanne...
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Adèle Haenel est Maria, la soeur de Suzanne...
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François Damien, bouleversant dans le rôle de Nicolas, le père...
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Paul Hamy est Julien, le "mauvais" garçon...
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Katell Quillévéré
née en 1980
Réalisatrice et Scénariste
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"Suzanne" est son second long métrage.
Elle a réalisé en 1910 "Un Poison Violent" qui a obtenu le prix Jean Vigo et a été présenté à la quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes...
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dimanche 22 décembre 2013

BONNES FÊTES !

FORMES ET COULEURS
 DE
CHAGALL
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BONNES FÊTES A TOUS LES AMIS !
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(montage JCMEMO)

DERNIER TRAMWAY POUR LES CHAMPS-ELYSEES (2003) - James Lee BURKE - Etats-Unis

C'est toujours un plaisir de retrouver la Dave Robicheaux, l'officier de police tourmenté, alcoolique repenti...
Plaisir aussi de retrouver la Louisiane que l'auteur décrit avec amour...
Burke démontre, une fois de plus, qu'il est possible de marier avec bonheur violence et lyrisme...
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Extraits :
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"Au-delà, ce fut de nouveau la campagne, sous un ciel aussi bleu qu'un oeuf de merle, les cannes ployant sous le vent aussi loin que portait l'oeil, des aigrettes perchées comme des sculptures sur le dos du bétail qui paissait le long de la route. Mais derrière la beauté du jour se cachait un autre élément discordant, l'envahissante puanteur métallique des gaz sans doute échappés d'une tête de puits...Puis le vent changea de direction et l'odeur nauséabonde disparut, le ciel se moucheta d'une nuée d'oiseaux se levant d'un verger de pacaniers et je sentis, venues du sud, les senteurs de laiton d'un orage qui montait sur le golfe."
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"Cette nuit-là, je rêvai que j'étais à la Nouvelle-Orléans en des temps révolus, dans un tramway à destination des Champs-Elysées. Les rues étaient obscures, les palmes du terre-plein central jaunies par le mildiou. J'étais seul à bord du tramway en compagnie du conducteur. Quand il se retourna vers moi, il ne lui restait que des orbites vides à la place des yeux et sa peau desséchée était aussi fine qu'une gaze étirée sur les os de son visage."
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"La définition de ce qui est légal n'a pas grand-chose à voir avec une conduite vertueuse. Il était légal d'empoisonner systématiquement la terre et de vendre des armes aux fous furieux du tiers-monde. Les hommes politiques qui n'avaient personnellement jamais servi leur pays en service actif, ni entendu les hurlements des victimes d'un lance-flammes sur le terrain ou refermé de sacs à viande sur le visage de leurs meilleurs amis, réclamaient la guerre à cor et à cri et s'affichaient fièrement au garde-à-vous devant le drapeau tout en envoyant d'autres qu'eux se battre pour lui."

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James Lee Burke
né en 1936
"Le Faulkner du roman noir"
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voir aussi sur ce blog (cliquer) :
Jolie Blon's Bounce
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jeudi 19 décembre 2013

THE LUNCHBOX - Ritesh BATRA (réalisation & scénario) - Inde - au Cinéma des Cinéastes

4,5 / 5
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The Lunchbox
ou
Une relation culinaire et épistolaire.
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Ce film raffiné, sensible, plein d'humour et d'émotion contenue, avec également une réflexion sociale...
Se "déguste" avec bonheur !
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Ila, pour tenter de reconquérir son mari, lui prépare de délicieux repas qu'elle lui fait porter à son travail...
par un "dabbawallah", un livreur de lunchbox (il y en a 5000 à Bombay) :
"Tous les matins, les dabbawallahs amènent les plats chauds préparés par les épouses sur le lieu de travail de leurs maris, puis ils retournent les boites vides l'après-midi...L'Université d'Harvard a étudié leur système de livraison et conclut que seulement une lunchbox sur un million n'était pas livrée à la bonne adresse. The Lunchbox est le récit de cette exception."
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Très vite Ila va s'apercevoir que le repas n'est pas livré à son mari et va chercher à savoir qui le reçoit : toute une correspondance va alors s'établir avec Saajan, le bénéficiaire de la lunchbox, qui va bientôt partir à la retraite...
"Les deux héros de The Lunchbox vivent dans un monde clos : Ila dans l'isolement du mariage, et Saajan dans celui du passé. Le récit parle autant de la façon dont le destin peut parfois mener nos vies, que de notre propre capacité à choisir de le faire évoluer. Un personnage pivot dans l'histoire est Shaikh, le nouveau collègue de bureau que Saajan doit former pour son remplacement. Shaikh est un survivant, un orphelin qui a gardé son vrai nom et s'est construit sa propre route. Par moment candide, Shaikh ne s'en laisse pas pour autant compter."
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Les citations (en rouge) sont du réalisateur Ritesh Batra.
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Enfin les interprètes sont remarquables...
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Ila : Nimrat Kaur...
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Saajan : Irrfan Khan...
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Saajan et Shaikh : Nawazuddin Siddiki...
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Ritesh Batra
né à Bombay
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Réalisateur
Scénariste
Producteur
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The Lunchbox présenté à Cannes
(semaine de la critique)
est
son
 premier
 long métrage.
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dimanche 15 décembre 2013

CUBA - BARACOA (Janv.2013) - DES ENFANTS DE BARACOA...

Des Enfants de Baracoa...
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Du bleu...
 I
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Les champions posent...
I
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Le petit garçon au regard triste... 
et
son grand frère...
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Du Rose...
 I

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(photos JCMEMO)

vendredi 13 décembre 2013

A TOUCH OF SIN - Jia ZHANG-KE (réalisation & scénario) - Chine - au Balzac

5 / 5
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A partir de quatre faits divers "incroyablement violents", le réalisateur dénonce, dans une fresque puissante, les tares de la société chinoise...
Ce film magnifique est aussi un émouvant hommage à tous ceux qui sont humiliés : il acquiert ainsi une portée universelle ...
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SYNOPSIS :
"DAHAI, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l'action.
SAN'ER, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu.
XIAO YU, hôtesse d'accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d'un riche client.
XIAO HUI passe d'un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes.
Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d'une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence."
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Dahai, le mineur : Jiang Wu...
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Zhou San, le travailleur migrant : Wang Baoqiang...
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Xiao Yu, l'hôtesse d'accueil : Zhao Tao...
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Xiao Hui, le travailleur adolescent : Luo Lanshan...
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Jia Zhang-Ke :
"Durant ces trente dernières années, les réformes entreprises ont éveillé chez certains une nouvelle conscience de la liberté individuelle. De nouveaux problèmes sociaux sont apparus et n'ont pas été traités à temps. La corruption s'est accrue...Tout cela a créé un climat dans lequel les Chinois ont de plus en plus d'attentes à l'égard des changements à l'oeuvre dans le pays."
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Jia Zhang-Ke
né en Chine en 1970
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Réalisateur et Scénariste
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10 longs métrages dont
The World (2004)
Still Life (2006 - Lion d'or à Venise)
24 City (2008)
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mardi 10 décembre 2013

LA TRAVIATA (1853) - Giuseppe VERDI (1813-1901) - Retransmis (en différé) sur ARTE depuis la SCALA de Milan (07.12.2013)

Comme chaque année, la Scala a ouvert sa saison le jour de la Saint-Ambroise, patron de la ville de Milan...
La Traviata était au programme ce 7 décembre.
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Quelques problèmes techniques retardent la diffusion...
Pendant l'attente Arte nous "inflige" notamment et à deux reprises l'ouverture de "La Force du Destin" dirigée (il est vrai...) par Toscanini...
La représentation peut enfin commencer après une minute de silence à la mémoire de Mandela...
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La direction musicale était assurée par le chef milanais
Daniele Gatti
 (quelque peu contesté, lors du salut final...)



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Cette production de Dimitri Tcherniakov est loin d'avoir fait l'unanimité et le metteur en scène russe a été copieusement hué à la fin du spectacle.
Je n'ai pas trop aimé non plus et n'ai pas vraiment compris ce qu'il a voulu démontrer...
Ce qu'il a parfaitement réussi, à mes yeux, c'est de banaliser un opéra qui est "sacré" pour beaucoup d'amateurs...
Au premier abord pourtant rien pourtant de bien révolutionnaire (ah si ! j'oubliais Violetta meurt assise......), mais la gestuelle demandée aux interprètes m'a été, le plus souvent, insupportable...
La Traviata est pour moi (à tort peut-être) un personnage d'opéra mythique et la voir (surtout au début) transformée en une sorte de marionnette agitée de mimiques et de mouvements mécaniques (effets sans doute encore grossis par les gros plans TV) est plutôt pénible...
Alfredo n'est pas en reste, peut-être même encore plus mal traité : ainsi au 2° tableau où on lui fait couper des légumes et manier le rouleau à patisserie (voir ci-après)... 
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Premier tableau...
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La soprano-colorature allemande Diana Damrau a été justement ovationnée (une pluie de fleurs lors des saluts)...
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ici avec Dimitri Tcheniakov...

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En dépit de ce qu'on lui demande de faire scéniquement (cabrioles et autres gesticulations...) j'ai trouvé trés bonne la prestation du ténor polonais
 Piotr Beczala...
pourtant hué par une partie du public, ce qui me parait complètement injustifié (il est vrai que l'on est à la Scala, de plus un jour de première....)
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Très bonne prestation également du baryton serbe Zeljko Lucic dans le rôle de Giorgio Germont...
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Une belle scène émouvante avec Violetta...
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Je m'aperçois que je n'ai même pas évoqué la musique du grand Verdi...
Pour l'apprécier pleinement, j'aurais du me contenter d'écouter la retransmission sur France Musique...
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