dimanche 9 juin 2013

PAUSE VENITIENNE - ENCORE & TOUJOURS VENISE !

Une pause pour flâner, admirer et peut-être capter quelques fugitifs reflets...
(il et vrai que cette photo n'évoque pas précisément Venise, mais elle a bien été prise là-bas !)   
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(photo JCMEMO)

LE PASSÈ - Asghar FARHADI (réalisation & scénario) - France

5 / 5
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L'auteur de "Une séparation"  est passé avec brio de son pays, l'Iran, à la société française ("Le Passé" se déroule dans la banlieue parisienne)...
Tant, il est vrai, que les thèmes qu'il traite sont universels :
la famille, les couples, les enfants et le regard qu'ils portent les adultes, l'incommunicabilité entre les êtres même lorsqu'ils sont très proches...
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La plupart de ses personnages éprouvent un sentiment de culpabilité et cherchent à se justifier : le réalisateur ne tranche pas, c'est au spectateur de faire l'effort ; souvent le doute s'installe...
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Inutile de revenir sur la remarquable maitrise d'Asghar Farhadi tant dans l'élaboration du scénario que dans la mise en scène et la direction d'acteurs.
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Bérénice Bejo a été recompensée au dernier Festival de Cannes pour son interprétation de Marie...
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Les autres interprètes sont également excellents.
Ali Mosaffa : Ahmad...
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Tahar Rahim : Samir...
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Pauline Burlet : Lucie... 
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Asghar Farhadi
né en Iran en 1972
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Réalisateur et Scénariste
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Le Passé, son sixième long métrage, a été tourné en France.
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Voir notes...
ICI sur "Une Séparation"
et
ICI sur "Les enfants de Belle Ville"
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samedi 8 juin 2013

LA GRANDE BELLEZZA - Paolo SORRENTINO (réalisation & scénario) - Italie

4,5 / 5
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Une remarquable fresque, tour à tour hilarante, baroque, sensible, romantique, burlesque,
  et aux facettes multiples :
Un homme qui se penche, s'interroge sur son passé, 
Un somptueux hommage à la mythique beauté de Rome,
Une étonnante galerie de portraits d'une certaine société,
Une réflexion sur l'art contemporain,
et bien d'autres ...
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Jep vient d'avoir 65 ans,
Il est devenu journaliste, après avoir écrit, autrefois un (seul) roman éblouissant dont on parle encore.
C'est un homme curieux : il fréquente un monde de snobs, mais il n'est pas vraiment snob.
Il ne cesse de porter un regard souvent amusé sur le monde qui l'entoure et de s'interroger sur ce monde et sur lui-même...
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Paolo Sorrentino évoque ainsi le personnage :
"Jep s'acharne à découvrir la grande beauté, pensant qu'elle réside dans ce monde, beau par définition...Puis dans un déclic final, il réalise que la grande beauté est tout : c'est la peine, le travail de vivre, en travaillant en soi le grave et le futile, le vide comme ce qui parait avoir un sens. Cette grande constellation de faits, de sentiments représente la beauté de la vie, et aussi son caractère laborieux."
Il est possible que, au terme de ses interrogations, Jep soit en mesure d'écrire un nouveau livre...
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Peut-être que quelques scènes (celles de fêtes) s'étirent un peu inutilement, mais que de moments magiques :
la visite nocturne des palais romains, les flamants roses qui se reposent un moment sur la terrasse, la rencontre fugitive de Fanny Ardant sur la via Veneto dans la ville endormie, etc...etc...
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Un acteur hors pair incarne Jep :
Toni Servillo...
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la bande annonce...

 
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Sur Rome, il y a bien évidemment les films de Fellini (La Dolce Vita (1960), Fellini Roma (1972),
mais aussi Gente di Roma (2004) d'Ettore Scola qui évoque la vie de Romains "ordinaires"...
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Paolo Sorrentino
né à Naples en 1970
Réalisateur, Scénariste, acteur.

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La Grande Bellezza est son sixième long métrage, après : L'Homme en Plus (2001), Les Conséquences de l'Amour (2004), L'Ami de la Famille (2006), Il Divo (2008), This Must Be the Place (2011).

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jeudi 6 juin 2013

LIVRE - UNE ANGLAISE EN ORIENT (1926) - Vita SACKVILLE-WEST - Angleterre

Paradoxalement, l'auteure commence le préambule de son ouvrage par une boutade :
"Le plaisir du voyage est le plus personnel qui soit. Il n'est de pire importun que celui qui vous conte ses voyages."
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Et pourtant, c'est un plaisant récit qu'elle nous offre : son sens de l'observation, sa curiosité, son humour, sa désinvolture, font merveille...
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Dans les années 20, Vita Sackville-West décide de rejoindre son mari, diplomate alors en poste à Téhéran...
Pour ce long voyage, elle va prendre le chemin des écoliers : elle visitera notamment l'Egypte, l'Irak, la Perse donc, la Russie, la Pologne...
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Plus que les villes, elle aime la lumière, les paysages, les plantes et les fleurs, l'atmosphère des souks...
Rencontres fortuites, anecdotes, évènements importants (couronnement de Reza Khan), réflexions, jalonnent son récit.
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EXTRAITS
Sur Aden...
"Que Rimbaud ait supporté cet enfer, qu'il ait supporté l'hôtel de l'Univers, c'est dire la réalité des horreurs de ce lieu ; car, avec cette perversité qui le fit renoncer à la littérature à l'âge de dix-neuf ans, on pouvait s'attendre à ce qu'il s'infligeât précisément de séjourner dans la partie du monde la plus repoussante qu'il pût trouver."
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Sur Bagdad...
"Bagdad est un fouillis poussiéreux de bâtiments minables reliés par des rues atroces, véritables bourbiers par temps de pluie et, par temps sec, criblées de cratères et de trous...."
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Sur la lumière...
"Ici la lumière est une chose vivante, aussi variée que le tempérament de l'homme, et aussi difficile à capter ; tantôt sombre, et tantôt gaie, sensuelle ou tendre ; mais quelle que soit l'humeur, le fond qu'elle recouvre est toujours grandiose et austère, jamais sentimental."
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Sur l'espace...
"Ici, à presque quinze cents mètres d'altitude, l'air a la pureté d'une note de violon. On a partout une sensation d'espace et de haute altitude ; cette impression de crasse et de surpopulation que l'on ressent toujours un peu dans les pays d'Europe n'existe pas du tout ici ; on a l'impression d'avoir été soulevé en l'air et posé au-dessus du monde sur un grand toit très large - le plateau iranien."
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Sur...lire Proust !
"Lire Proust dans le golfe Persique, avec le récit de ces grandes réceptions, est une expérience que je recommande, un paradoxe apte à satisfaire le goût le plus difficile. En fait j'en vins à penser que tout livre devrait être lu dans le cadre le plus incongru qui soit, car alors il impose au lecteur sa propre unité de façon saisissante, quand celui-ci revient dans son propre monde ; ainsi quand je passai d'un bal à l'hôtel de Guermantes à la petite salle à manger du Varela*, le monde de Proust me parut plus réel que le bateau, et je me demandai avec perplexité où j'étais véritablement."
(*nom du bateau) 
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Vita Sackville-West
(1892-1962)
Romancière, Poétesse, Essayiste...
Une vingtaine de ses nombreux ouvrages a été publiée en France.
Elle était mariée (mariage durable mais très libre...) avec Harold Nicolson (1886-1968), diplomate et écrivain.
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Elle a été l'amie intime de Virginia Woolf.
Leur liaison serait à l'origine de "Orlando" publié en 1928.
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Virginia Woolf et Vita Sackville-West...

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(Merci à Marie-Hélène de nous avoir fait connaître cette auteure.)

lundi 3 juin 2013

ONLY GOD FORGIVES - Nicolas WINDING REFN (Réalisation & Scénario) - Danemark/France

LE CHOC !
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4,5 / 5

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Le Devoir de Vengeance
ou
Les Atrides à Bangkog.

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Implacable, Fascinant, Violent,
(irritant parfois)
Le film se déroule comme
 Une tragédie antique,
Une sanglante cérémonie rituelle que rien ne peut arrêter...
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Un film que j'ai trouvé remarquable :
Incroyable virtuosité de la réalisation,
Maîtrise du récit,
Splendeur de la photographie,
 Parfaite direction d'acteurs (tous sont excellents)...
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(Maintenant, je reconnais que l'on peut rejeter, avec tout autant de force, un tel film).
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Ryan Gosling, toujours remarquable, est Julian le mal aimé, soumis à sa mère, brisé, névrosé, étranger au monde dans lequel il vit....
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Kristin Scott Thomas stupéfiante et inattendue dans le rôle de Crystal, la mère de Julian : terrifiante et machiavélique chef de gang...
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Vithaya Pansringram campe avec brio Chang : un étrange policier, sorte d'ange exterminateur...
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bande annonce ----) ICI

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Nicolas Wending Refn
(à droite)
né à Copenhague en 1970
Réalisateur, Scénariste, Acteur
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Du même auteur voir aussi :
fiche du 13.10.2011 (Drive) : cliquer ICI
fiche du 15.03. 2010 (Le Guerrier silencieux) : ICI 
fiche du 27.07.2009 (Bronson) : ICI
  
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dimanche 2 juin 2013

GATSBY LE MAGNIFIQUE - Baz LURHMANN - Etats-Unis

Littérature et cinéma ne font pas forcément bon ménage !
(quelle idée saugrenue que j'ai eue de lire le bouquin avant d'aller voir le film...)
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GATSBY LE MAGNIFIQUE...
Gatsby l'insaisissable...
Gatsby l'imposteur...
Gatsby l'homme qui évolue dans un monde qui ne semble pas être le sien...
Gatsby le dernier des Romantiques...
aurait mérité mieux que
2,5 / 5
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Pourtant tous les ingrédients sont réunis :
Le scénario est plutôt fidèle à la trame du roman,
les décors et les costumes sont somptueux,
les acteurs sont connus,
etc..
Malheureusement tout cela ne fonctionne pas (sauf à de rares moments)...
Lurhmann, en voulant tout expliquer dans le détail, a enlevé tout le mystère, cette sorte de halo qui dans le roman nimbe les personnages, en particulier bien sur celui de Gatsby.
De plus la mise en scène clinquante (et encore je n'ai pas vu la version 3D...), que le réalisateur a du mal à abandonner même dans les scènes intimistes, n'arrange évidemment pas les choses (du moins à mon sens).
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Néanmoins, si on ne connait pas le roman (ou si on l'a lu depuis des siècles...) et si on aime ce genre de réalisation un peu "bling bling", on peut passer un bon moment.
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Les trois personnages principaux...
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Leonardo DiCaprio est Jay Gatsby : l'homme qui va "s'inventer" une personnalité pour reconquérir...
...mais en vain l'amour de Daisy Buchanan (Carey Mulligan)...
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Tobey Maguire est Nick Carraway (le personnage le plus réussi du film) : le narrateur, voisin et témoin privilégié des derniers mois de la vie de Gatsby...
La dernière scène entre Gatsby et Nick (ils ne se reverront plus) est ainsi narrée dans le livre :
"Nous nous sommes serré la main et je suis parti. Au moment où j'allais franchir ma haie, je me suis souvenu de quelque chose et je me suis retourné.
- Ce sont tous des pourris, ai-je crié à travers la pelouse. Vous êtes largement au-dessus de toute cette racaille.
Je suis extrêmement heureux, aujourd'hui encore, d'avoir dit ça. Le seul compliment que je lui aie fait, car j'étais en complet désaccord avec lui, de bout en bout. Il a d'abord hoché la tête, poliment, puis son visage s'est éclairé, et j'ai reconnu son sourire, ce sourire de complicité rayonnante qui n'était qu'à lui, comme si nous nous trouvions depuis toujours en étroite et secrète symbiose sur ce point."
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bande annonce

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Mieux vaut lire
le roman
de
Francis Scott Fitzgerald
 dans la très bonne traduction
de Jacques Tournier
(Les Cahiers Rouges
Grasset ) :
voir
 ICI
  fiche du 20/05/2013.
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Baz Lurhman
né en Australie en 1962.
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Réalisateur, Scénariste
Gatsby est son 5° long métrage.
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Il est l'auteur
 (avec son style si particulier que je trouve ampoulé)
de
Ballroom Dancing (1992), Roméo et Juliette (1996 - avec DiCaprio), Moulin Rouge (2001), Australia (2008).
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